Vous êtes-vous déjà retenu de dire quelque chose par peur de passer pour la méchante ? Vous est-il déjà arrivé de vous excuser face à une personne qui venait de vous bousculer ? Avez-vous déjà rassuré, complimenté, félicité un homme - qui ne le méritait pas - pour la simple raison que vous aviez envie de lui être agréable ? Moi oui, oui, et oui. |
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Une newsletter écrite par Chloé Thibaud et proposée par Simone Media |
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Pourquoi je ne veux plus être une gentille fille |
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Vous êtes-vous déjà retenu de dire quelque chose par peur de passer pour la méchante ? Vous est-il déjà arrivé de vous excuser face à une personne qui venait de vous bousculer ? Avez-vous déjà rassuré, complimenté, félicité un homme - qui ne le méritait pas - pour la simple raison que vous aviez envie de lui être agréable ? Moi oui, oui, et oui. Mille fois, au cours de ma vie, je me suis sentie “trop bonne trop conne“. Alors, quand la mille et unième fois s’est présentée, il y a quelques mois, j’ai décidé qu’il était temps de dire “stop“ et de reconfigurer mon logiciel. Parce qu’il n’y a pas de hasard, je suis tombée sur un livre dont le titre m’a immédiatement interpellée : Les gentilles filles ne réussissent pas (éditions Eyrolles). L’autrice est Morgane Dion, la cofondatrice de Plan Cash, première plateforme francophone d’éducation financière pour les femmes, qui a planché plusieurs années sur ce brillant “manuel de combat pour l’égalité au travail“. Je lui ai demandé pourquoi elle avait choisi ce titre et, surtout, ce que cela signifiait. “Dans le monde professionnel et dans beaucoup d'autres sphères de nos vies, nous les femmes avons un double choix : soit nous plier aux règles que le système a décidé pour nous, ne pas faire de vagues, faire ce qu’on attend de nous, même si c'est stéréotypé et que ça ne nous correspond pas ; soit laisser le jeu se dérouler sans nous, ne rien faire. Dans le premier cas, on a une chance de gagner, oui, mais quoi ? Des miettes, c’est-à-dire ce qu’on voudra bien nous laisser et, de temps en temps, l’une de nous parviendra au sommet pour nous faire croire que c’est possible. Et dans le second cas, il n’y a vraiment rien à gagner.“ Selon Morgane Dion, les gentilles filles ne réussissent pas car elles jouent selon les règles ou préfèrent ne pas jouer, mais aussi parce qu’elles oublient qu’une troisième voie existe, moins pessimiste : créer de nouvelles règles.“Avec mon livre, je pose cette question : ne vaut-il pas mieux tout casser pour tout recommencer ?“ Si. Bien sûr que si. “Et ce qu’il faut casser, ce ne sont pas les femmes, mais le système. Quand on parle des inégalités au travail, ce qui m’ennuie c’est qu’on entend ‘les femmes ne font pas ci, les femmes ne font pas ça’ : c’est faux, les femmes font, mais elles ne peuvent jamais gagner à 100%. S’agissant du salaire, par exemple : si tu ne négocies pas parce que tu es trop gentille, tu seras moins bien rémunérée ; mais si tu négocies, tu seras perçue comme trop exigeante et on aura moins envie de travailler avec toi.“ Or, sommes-nous prêtes à ce que les autres aient moins envie de travailler avec nous ? Et si j’enlevais deux mots dans cette question : sommes-nous prêtes à ce que les autres aient moins… envie de nous ? “Une femme qui ne fait pas ce qui est attendu d’elle doit s’attendre à un retour de bâton. Alors, est-ce qu’on choisit d’être aimées ou d’être nous-mêmes ? Le backlash, ne pas être aimée, ce n’est pas si simple… La question de la gentillesse est très compliquée, car en n’étant pas gentille, on a aussi des choses à perdre !“ |
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Quelle est la définition du mot “gentille“ ? Selon le dictionnaire Larousse, c’est ce qui est “agréable à voir pour sa délicatesse, son charme“, ce qui est “mignon“, “aimable, complaisant, plein de bons sentiments à l’égard d’autrui“. Cela “se dit [aussi] d’un enfant qui se conduit bien, qui est sage, tranquille“. Entre nous… Être agréable à voir, mignonne, aimable, n’est-ce pas précisément ce que le patriarcat exige des femmes ? Qu’elles restent bien “tranquilles“ et ne mettent pas le système dominant en péril ? Finalement, peut-on être gentille quand on est féministe ? Morgane Dion révèle que, selon plusieurs études, les garçons reçoivent jusqu’à huit fois plus de critiques que les filles à l’école. Contrairement à ce que nous pourrions croire… c’est peut-être une chance ! “Oui, parce qu’ils apprennent à faire déplaisir, m’exprime-t-elle. Quand ils arrivent à l’âge adulte, ce n’est pas grave pour eux de faire des erreurs, de ne pas être gentils - malheureusement…! Nous, femmes, sommes conditionnées depuis l’enfance à vouloir plaire - à nos parents, à nos professeurs… On ne nous apprend pas à ne pas être aimées.“ Lorsque Morgane Dion prononce ces mots, dans ma tête, ça fait tilt. En effet, la société ne m’a pas appris à ne pas être aimée. Tout se passe comme si ma vie, et particulièrement ma vie virtuelle, reposait entièrement sur le fait d’être aimée. Likée. En un mot, validée. Mais validée par qui ? En tant que femme hétérosexuelle, ma réponse a le plus souvent été : par les hommes. Des hommes qui aimaient beaucoup la Chloé toute gentille. La Chloé “trop mims“, comme disait l’autre. Il y a trois semaines, j’ai participé à un atelier mené par Aline Jalliet, spécialiste de la voix, coache en prise de parole et autrice de Une Voix à soi - Pourquoi n'entend-on pas la voix des femmes ? (éditions Guy Trédaniel). Le thème était “Se faire entendre“. En m’interrogeant sur mon rapport à ma voix, j’ai pris conscience du fait que je la modifiais pour parler aux hommes que je datais. En gros, à chaque fois que j’ai entretenu une relation avec un mec (courte, longue, officielle, qu’importe), j’ai pris l’habitude de lui parler avec une voix douce, plus aiguë que ma voix normale, voire de minauder. De nombreuses fois, ces hommes m’ont dit “Ohhh, j’aime trop ta p’tite voix…“. Aline Jalliet l’analyse ainsi : “Une ‘petite voix’, c'est à la fois mignon, attendrissant et surtout inoffensif. Les femmes qui sentent qu'elles pourraient ‘intimider’ les hommes par leur taille, leur intelligence ou leur charisme, ont tendance à se diminuer ainsi pour rassurer les hommes sur leur propre valeur. La petite voix est un marqueur de soumission qui montre que les codes de séduction entre hommes et femmes sont encore basés sur des rapports asymétriques de pouvoir.“ J’ai longtemps été fière de cette petite voix qui plaisait tant à mes amants. Aujourd’hui, je ressens de la honte en y repensant. Aimaient-ils ma petite voix ou aimaient-ils que moi, Chloé, je me fasse petite ? M’auraient-ils donné de l’attention si je n’avais pas démultiplié la mienne ? Auraient-ils couché avec moi si je n’avais pas été aussi complaisante ? Je me souviens d’un homme qui m’avait dit, au moment de notre “rupture“ (guillemets car #situationship) : “Je ne reconnais pas ta voix... Pourquoi t’es méchante, d’un coup ?“La vérité, ce n’est pas que j’étais méchante, c’est que j’étais moi-même. Morgane Dion défend l’idée d’une “pénalité de la gentillesse“ : “Si les gens s’habituent à ce que tu sois gentille, le jour où tu sors un petit peu du chemin, ils vont dire ‘Ah voilà, elle révèle son vrai visage ! Elle n’était pas si gentille !’. Mais si, dès le départ, tu poses des limites, le jour où tu acceptes quelque chose, à l'inverse ils vont se dire ‘Ouah, elle est super sympa !’. Ta gentillesse sera devenue une denrée rare.“ Pour réussir, donc, sa solution n’est pas de se montrer méchante mais déraisonnable. “Dans ma conclusion, je cite leprix Nobel de littérature George Bernard Shaw qui a écrit : ‘L’homme raisonnable s’adapte au monde ; le déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable.’“ Permettez que je corrige Monsieur le prix Nobel ? Moi, je dirais que, depuis bien trop longtemps, la femme s’adapte à l’homme et l’homme s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de la femme déraisonnable qui décide de lui dire merde. Qu’entends-je ? Ce n’est pas très gentil de dire ça ? Oh… Calmez-vous messieurs, ça va bien se passer. – Cet été, Aline Jalliet animera deux stages “Affirmer sa puissance de femme par sa parole et par sa voix“ à Albi (Tarn), du 23 au 27 juillet puis du 20 au 24 août. Plus d’informations ici. |
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“On nous a répété toute notre vie que les femmes peuvent pas faire ça, peuvent pas faire ci, mais en fait on peut tout faire !“ Dans Leurs vestiaires, Coraline Chancibot donne la parole “à ces femmes qui font des métiers masculins“. Manon est soudeuse, Marie-Pierre est grutière, Hanna est ingénieure quantique… Une semaine sur deux, elles racontent leur parcours dans ce podcast enrichissant, à faire écouter aux plus jeunes qui ont encore bien besoin de role models. J’ai retenu cette phrase de l’une des invitées, qui résonne particulièrement avec l’épisode du jour : “Si tu dis quelque chose de bien, c’est peut-être parce que t’es une femme, et si tu dis quelque chose de pas bien, c’est peut-être parce que t’es une femme.“ Au royaume des injonctions paradoxales, les briseuses de règles sont les nouvelles reines. |
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Cet été, sur la plage, vous regarderez l’heure et… Oh ! Il sera 17h17. En rentrant à l’hôtel, dans la rue, vous ramasserez une pièce de 10 centimes… Dingue, c’est la troisième que vous trouverez cette semaine ! Mais qu’est-ce que tout cela signifie ? Réponse dans Le Mini-Guide ultime des signes et synchronicités, un ouvrage signéTifenn-Tiana Fournereau. La médium et cartomancienne (qui est aussi autrice-compositrice-interprète) explique clairement comment différencier les hasards, les coïncidences, les signes et les synchronicités. Elle se demande aussi s’il faut croire aux signes (évidemment, libre à chacune de répondre !) et nous invite à ne pas confondre nos désirs avec des signes de l’Univers… Passionnées des heures miroirs, un livre à glisser dans votre valise sans hésiter ! |
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Elles sont âgées de 14 à 87 ans et ont été 1173 à répondre au questionnaire d’Élodie Font, qui publie À nos désirs, un essai qui nous plonge “dans l’intimité des lesbiennes“ (La Déferlante Éditions). “Quels souvenirs gardez-vous de votre première fois avec une femme ? Pratiquez-vous la pénétration ? Le cunnilingus ? Avez-vous déjà utilisé un sextoy ?“ Voici certaines questions qui leur étaient destinées, car l’autrice l’a constaté : “En France, il existe très peu d’études scientifiques évoquant, de près ou de loin, les sexualités lesbiennes“. C’est un travail de témoignage important, intime et politique. D’autant plus politique que les droits des personnes LGBTQ+ sont menacés par la situation politique actuelle (= par le Rassemblement national). |
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“Je t’écris pour t’annoncer que je te libère de moi. Je t’ampute de moi. Sois heureux et n’essaie plus jamais de me voir.“ C’est l’extrait d’une lettre de 1953 adressée à Diego Rivera par Frida Kahlo, qui se prépare à aller (pour la énième fois) au bloc opératoire. Quel plaisir, quelle émotion, d’entendre ces mots sur scène, portés par Helena Noguerra. Par moment, elle interrompt sa lecture de la Correspondance pour parler directement au public ou pour chanter en espagnol. Forcément, cela donne envie d’aller au Mexique et de (re)visiter la Casa Azul de l’artiste. En attendant, ne manquez pas Frida Kahlo de Françoise Hamel, mise en espace par Catherine Schaub, qui joue jusqu’à ce dimanche 23 juin à La Scala Parispuis du 29 juin au 21 juillet à La Scala Provence, dans le cadre du Festival Off d’Avignon. |
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Le post Simone de la semaine |
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Avec le film Maria (sorti hier au cinéma), la réalisatrice Jessica Palud et l’actrice Anamaria Vartolomei livrent un portrait exceptionnel de Maria Schneider, victime d’une agression sexuelle sur le tournage du Dernier Tango à Paris (film de Bernardo Bertolucci). Elles nous expliquent pourquoi il était nécessaire de porter (enfin !) un regard féminin sur ce qu’on appelait à l’époque “une anecdote de cinéma“, qui a en réalité brisé la vie de l’actrice. |
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C’est le nombre de femmes qui disparaissent des suites d’une maladie cardio-vasculaire chaque jour en France. Oui, c’est beaucoup, et on parle même de la première cause de mortalité féminine. Bien sûr, ce chiffre en cache d’autres qui l’expliquent en partie. Par exemple, 45% des femmes de moins de 25 ans estiment aujourd’hui que les hommes sont les premiers concernés par ces maladies (les stéréotypes ont la peau dure). Mais ce n’est pas tout : certains symptômes restent méconnus selon la Fédération Française de Cardiologie (comme les douleurs dans la poitrine ou l’essoufflement) et charge mentale oblige, les femmes sont près de 70% à faire passer la santé de leurs proches avant la leur. Alors comment on fait pour régler nos problèmes de cœur ? Enfin, au moins ceux pour lesquels les thérapies de couple ne peuvent rien ? On file consulter les brochures publiées par la Fédération Française de Cardiologie dans le cadre de son dispositif Coeur de Femmes et on essaie d’appliquer un maximum de règles d’or : vivre sans tabac, bien manger, bouger et dormir ou encore gérer son stress et sa santé en consultant régulièrement son médecin. Et on y met du cœur, hein (on a encore 773 jeux de mots avec “cœur” en stock, n’hésitez pas si vous voulez la liste complète). (Collaboration commerciale / écrit par la team Simone) |
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